La filière n’aime pas le débat, nous si !
Communiqué publié le 27 février 2025, annonçant l'action de Canopée au Salon de l'Agriculture.
Paris, Salon de l’Agriculture, jeudi 27 février 2025. 25 militant-e-s ont déployé des banderoles sur le stand de France Bois Forêt et Fransylva et distribué de la documentation portant un message clair « Désintox forêt : la filière n’aime pas le débat, nous si ! ».
Le Salon International de l’Agriculture, grand événement médiatique mettant en lumière les produits de l’agriculture et de l’élevage français, accueille également d’autres secteurs industriels clé, comme la filière forêt-bois. L’occasion de se féliciter de ses pratiques exemplaires, sans trop craindre les accusations de greenwashing. Enfin, c’était sans compter notre petite surprise…
Ce matin, à 9h37, 25 militant-e-s ont déployé des banderoles sur le stand de France Bois Forêt et Fransylva et distribué de la documentation portant un message clair « Désintox forêt : la filière n’aime pas le débat, nous si ! ». Ces derniers ont également distribué aux visiteurs une brochure intitulée « 36 idées reçues sur la filière forêt-bois[i], petit manuel de résistance intellectuelle à l’usage de ceux qui s’intéressent à la forêt ». La veille, à 17h30, 10 bénévoles s’étaient déjà introduits au cocktail officiel de la filière pour le « vernissage » de cette brochure.
Sylvain ANGERAND, fondateur de l’ONG et coordinateur des campagnes, explique l’action :
« La filière-bois mène une campagne insidieuse de dénigrement systématique contre Canopée pour nous faire taire, avec une multiplication des procédures-bâillon[ii] et des pressions pour nous exclure des espaces de débat institutionnel[iii]. Treize organisations de cette filière[iv], coordonnée par France Bois Forêt, se sont même alliées pour attaquer ensemble en justice, notre agrément protection de l’environnement. Cette procédure est exceptionnelle car pour la première fois, des acteurs d’une filière professionnelle tente de museler une association qui dérange leurs intérêts économiques[1]. Elle s’inscrit dans un contexte plus général de pression sur les instances de défense de l’environnement.«
À travers cette action, Canopée entend défendre son droit à s’exprimer et souhaite interpeller la filière et les pouvoirs publics sur le caractère inacceptable d’exclure du débat une voix qui les dérange.
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[i] Cette brochure est une réponse argumentée, s’appuyant sur les publications scientifiques les plus récentes, et un clin d’œil à la filière. En octobre 2023, le syndicat des propriétaires forestiers privés, Fransylva, a édité une brochure homonyme avec un financement de l’interprofession France Bois Forêt.
[ii] Trois procédures fondées sur le droit de la presse et le droit à l’image en deux ans qui ont abouti à un rejet définitif des demandes pour la première, une décision de la relaxe en première instance pour la seconde, la troisième étant encore en cours d’instruction et au moins trois plaintes pénales auquel il n’a pas été donné suite jusqu’alors.
[iii] Sous la pression de la filière, Canopée est écarté des réunions du Conseil Supérieur de la Forêt et du Bois et de divers groupes de travail mis en place par l’administration. Pour ne citer que les plus récentes : en novembre 2024, Canopée a été écarté des groupes de travail concernant la protection des sols forestiers et de celui concernant la bioéconomie.
[iv] France Bois Forêt, l’Union de la Coopération Forestière Française (UCFF), la Fédération Nationale du Bois, la Fédération Nationale des Syndicats de Forestiers Privés, la Fédération Nationale des Entrepreneurs du Territoire, la Fédération Nationale des Communes Forestières, le Syndicat de l’Emballage et de la logistique associée, Le Commerce du Bois, le Syndicat National des Pépiniéristes Forestiers, l’Union Française des Industries des Cartons, Papiers et Celluloses, l’Union des Industriels et Constructeurs Bois et Biosourcés, le Comité Interprofessionnel du Bois Energie, Alliance Forêts Bois.
