Analyses
Assises de la Forêt : le mouvement pour des forêts vivantes progresse
Des mesures qui seront présentées à une commission parlementaire et citoyenne dans le cadre d’une future proposition de loi citoyenne sur les « Forêts, bien commun ».
Cette deuxième édition des Assises de la Forêt est le fruit d’un long travail de coordination et de collaboration entre Canopée et les autres membres du collectif SOS Forêts afin de produire une contre-expertise au modèle dominant ainsi que d’engager une bataille institutionnelle en travaillant à une proposition de loi citoyenne sur les forêts.
C’est dans ce cadre que pendant deux jours, les participants ont évoqué la situation des forêts et leur avenir. Dans une ambiance studieuse et chaleureuse, ils ont échangé, débattu, proposé à travers des conférences-débats et des ateliers.
C’est autour de quatre thèmes, eux-mêmes suivis de quatre ateliers (argumentaire, législatif, plan d’action et proposition libre) que les participants ont pu apporté respectivement leur expertise :
Des forêts pour refroidir le climat : Dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, il nous faut non seulement réduire drastiquement nos besoins en énergie, nos émissions de carbone fossile mais aussi restaurer nos forêts, principal puits de carbone naturel terrestre. C’est pourtant l’inverse qui est en train de se planifier avec une pression croissante pour exploiter davantage de bois, notamment pour un usage énergétique, le raccourcissement de l’âge d’exploitation des arbres et le remplacement de peuplements naturels ou semi-naturels par des monocultures.
La forêt silencieuse ? : Alors que la surface forestière a augmenté depuis plus d’un siècle, l’état écologique des forêts reste fragile. Les forêts françaises sont relativement jeunes (environ 80 % ont moins de 100 ans) et pauvres en bois mort, la surface de peuplements en libre évolution est faible et les forêts exploitées sont soumises à une pression croissante.
Des forêts au cœur de territoires vivants : Alors qu’elles jouent un rôle clé dans de nombreux territoires, les petites et moyennes scieries disparaissent, remplacées par des unités moins nombreuses mais de plus en plus grosses. Mais des alternatives et des résistances se développent pour construire d’autres modèles économiques, valoriser l’utilisation de bois locaux dans la construction et rémunérer de façon plus équitable le travail des entrepreneurs de travaux forestiers aux artisans charpentiers.
La forêt, notre bien commun : Alors que le service public des forêts est remis en cause, que l’industrialisation des forêts est de plus en plus contestée, quelle prise les citoyens ont-ils sur la gestion des forêts publiques et privées ? La forêt est trop souvent gérée en priorité – voire exclusivement – pour produire du bois, alors qu’elle procure de nombreux services environnementaux mal reconnus. Sa fonction sociale est également essentielle car il s’agit du premier espace de nature gratuit et accessible à tous.
Réunion publique et marche citoyenne en forêt de Fontainebleau
Au lendemain du séminaire à la Bergerie de Villarceaux s’est tenue une réunion publique à la bourse du Travail de Paris le vendredi 25 au soir. Des représentants des groupes de travail ont présenté au public présent, certaines propositions élaborées au cours des deux précédentes journées pour une gestion alternative de la forêt. La centaine de participants a pu échanger, compléter ou modifier les éléments présentés.
Le samedi 26, sous un soleil radieux, une marche de 10 km au sein de la magnifique forêt de Fontainebleau est venue clôturer cette deuxième édition des Assises de la Forêt. L’occasion de réaffirmer la nécessite de préserver des forêts vivantes.