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Quelles alternatives à la coupe rase dans les peuplements pauvres ?

Canopée publie un rapport mettant en lumière des alternatives à la coupe rase dans les peuplements dégradés, à partir de 10 situations variées de peuplements pauvres et/ou vulnérables en France.
Publié le Rédigé par Canopée

Canopée publie un rapport mettant en lumière des alternatives à la coupe rase dans les peuplements dégradés, à partir de 10 situations variées de peuplements pauvres et/ou vulnérables en France.

Ce rapport de Canopée a été établi pour mieux définir les peuplements dits « pauvres » et exposer des alternatives à la coupe rase.

Aujourd’hui, plusieurs politiques publiques forestières évoquent les peuplements dits « pauvres », « dégradés », « dépérissants » ou « vulnérables ». Mais ces notions sont peu ou mal définies. Pourtant, elles sont utilisées pour justifier et même financer des coupes rases, puis des plantations.

Le rapport publié par Canopée en septembre 2022, rédigé sous la direction de Gaëtan Du Bus, expert forestier indépendant, et en collaboration avec dix gestionnaires forestiers, cherche à mieux définir ces critères et à présenter des alternatives à la coupe rase.

L’essentiel en trois chiffres :

  • Jusqu’à 15 000 € l’hectare, une forêt peut être qualifiée de « pauvre ». La valeur moyenne d’une forêt en France est de 4120 € par hectare : une large majorité des forêts françaises est donc exposée à une coupe rase et à un reboisement avec des subventions publiques.
  • La valeur de l’ensemble des services fournis par la forêt est de l’ordre de 1000 € par hectare et par an, soit en moyenne 5 fois la valeur de la seule production de bois.
  • Les travaux d’amélioration d’une forêt sont jusqu’à 10 fois moins coûteux qu’une transformation lourde, comme une coupe rase, et peuvent être plus rentables économiquement.

Les coupes rases des « peuplements pauvres » encouragées par le plan de relance

Dans le cadre du plan « France Relance », le gouvernement a fléché 200 millions d’Euros vers la filière forêt-bois. L’objectif affiché : aider les forêts à s’adapter au changement climatique.

Nous révélons dans notre enquête que cet argent public a en vérité principalement financé des coupes rases et la plantation de douglas : le plan de relance a donc surtout permis de subventionner l’industrialisation de la gestion forestière. Cet argent est accessible aux propriétaires de « peuplements pauvres », comme expliqué dans la vidéo ci dessous, avec un exemple concret en Auvergne :

Plus largement, notre rapport sur le plan de relance révèle que :

  • 87% des projets financés par le plan de relance impliquent des coupes rases.
  • Dans 83% des cas, le plan de relance permet des plantations en monoculture. Dans les 17% restants (lorsqu’une parcelle fait plus de 10 hectares), il n’exige qu’une très faible diversification.
  • Le douglas est l’arbre le plus planté grâce au plan de relance. Cet arbre n’est pas particulièrement bien adapté au changement climatique : c’est surtout l’arbre parfait pour industrialiser davantage la gestion forestière.